Les publicitaires adorent les mots à la mode. Mais nulle part ces mots ne sont-ils plus omniprésents — ou trompeurs — que sur les étiquettes de produits alimentaires, alors que ce secteur vise à adopter les tendances du marché des aliments santé en croissance rapide.
Tout comme les consommateurs qui naviguent les allées des supermarchés remplis de produits revendiquant des allégations santé douteuses, les entreprises font aussi face à une offre grandissante de services et de produits se disant faussement de « l’infonuagique ». C’est un phénomène que l’on appelle le « blanchiment infonuagique ».Tech Target définit le « blanchiment infonuagique » comme « une démarche intentionnelle et parfois mensongère de la part d’un fournisseur afin de redorer l’image d’un ancien produit ou service en l’associant à la mode « infonuagique ».
Pour comprendre ce qui motive les annonceurs, revoyons l’analogie de l’étiquetage alimentaire. Les consommateurs associent les qualités positives telles que la perte de poids et la réduction du risque d’AVC aux aliments santé. De la même façon, ils associent la véritable infonuagique à des avantages comme les faibles coûts, la convivialité et l’évolutivité.
Malheureusement, c’est dans l’incapacité de distinguer les aliments santé des aliments transformés, et les véritables fournisseurs infonuagiques des imposteurs, que la publicité mensongère empêche les consommateurs de prendre une décision éclairée.
Qui se fait berner?
Vous croyez que la victime type du « blanchiment infonuagique » est votre tante analphabète de l’informatique qui veut partager les photos de famille? Détrompez-vous. En 2014, une étude par l’Union européenne découvre que la majorité des entreprises qui n’utilisent pas le nuage invoquent le manque de connaissance de celui-ci comme raison principale les empêchant de s’en servir. Il est donc très facile pour les fournisseurs de blanchiment infonuagique de tirer profit de cette ignorance.
Comme toutes les technologies émergentes, le plus gros obstacle à l’adoption est le manque de compréhension vis-à-vis cette technologie. Cela met autant les consommateurs que les experts en la matière en danger et a des conséquences négatives dans tout le secteur.
L’infonuagique n’est pas qu’un mot à la mode
L’infonuagique possède toutes les distinctions d’un mot à la mode, mais souvent, on le confond avec un « SaaS » (software-as-a-service). Mais c’est très tangible, l’infonuagique représente un des plus gros changements dans le marché de l’infrastructure informatique depuis l’avènement de l’Internet.
Le nuage doit démontrer cinq caractéristiques essentielles : le libre-service à la demande, un vaste accès réseau, un bassin de ressources, une expansion ou élasticité rapide et un service sur mesure. Certains géants de la technologie offrent des services qui ne répondent pas à ces critères.
La recherche indique que de nombreuses entreprises ont une interprétation beaucoup plus large que ce que constitue un véritable nuage. En fait, selon Ian Rae PDG de CloudOps, « l’innovation fondamentale de l’infonuagique est souvent ignorée — le fait de pouvoir utiliser ce dont on a besoin au moment où cela convient ».
Prenez, par exemple, les services hébergés. Ils sont souvent conditionnés en tant que « nuages » par les fournisseurs, mais quand on observe de plus près, on s’aperçoit qu’ils ne sont pas conformes aux critères. Les services d’hébergement d’infrastructure sont conçus pour des utilisateurs dont les besoins sont relativement stables. L’évolutivité et l’agilité — deux marques distinctives de l’infonuagique — sont peut-être impossibles à court terme et ont un coût prohibitif à long terme.
De même, les serveurs privés virtuels sont souvent mépris pour de l’infonuagique. C’est leur manque d’évolutivité qui les distingue d’une véritable solution infonuagique. Les utilisateurs d’un RPV n’ont pas accès au déploiement des ressources au moment où ils en ont besoin, ils doivent en faire la demande auprès d’un bassin limité qu’ils partagent avec d’autres utilisateurs.
Oracle, et son PDG Larry Ellison, est un contrevenant à grande notoriété du « blanchiment infonuagique ». Ce dirigeant impétueux avait dénigré l’infonuagique comme une tendance qui passerait, mais il a effectué une volte-face spectaculaire en lançant l’« Oracle Exalogic Elastic Cloud ». Le produit en tant que tel n’est qu’un reconditionnement de la part d’Oracle; cela mena Information Week à se moquer que « son nom contient tant de contradictions de la définition de l’infonuagique qu’il menace de rendre le terme vide de sens. »
Conclusion
Pourquoi des entreprises qui semblent bien informées se font-elles prendre par le « blanchiment infonuagique »? Parce que dans certains cas, elles ne désirent pas une véritable solution infonuagique, citant comme raisons des préoccupations de sécurité, entre autres. Devant une étiquette « entièrement naturel », le client se sent justifié d’acheter des céréales sucrées, il en va de même pour l’achat d’un service qui se dit infonuagique; cela donne aux cadres l’impression d’avoir placé le nuage sur leur feuille de route et d’avoir une pensée visionnaire.
Pour les fournisseurs de véritables solutions infonuagiques, il est primordial d’être transparent sur les capacités et des avantages des services qu’ils offrent, tout en dissipant les craintes relatives au nuage.
Tandis que le secteur des TI continue d’évoluer, nous devons nous assurer de ne pas apposer l’étiquette « infonuagique » comme on le fait pour « entièrement naturel, sans gluten » dans l’esprit d’un public de plus en plus cynique.
Contactez-nous pour en savoir plus sur la véritable infrastructure infonuagique du Canada.
crédit image : http://dilbert.com/strip/2012-10-21